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Zoom Afrique du 31 janvier 2024

Les titres de la rédaction :

  • Tunisie : les expéditions d’oranges pourraient doubler à 15 000 tonnes en 2023/2024
  • RDC : la plus grande mine d’or d’Afrique a atteint les objectifs de production avec 762 000 onces livrées en 2023
  • La Tanzanie et la Chine inaugurent une liaison maritime directe
  • Nigeria : vers une feuille de route pour la production de l’hydrogène à partir du gaz naturel

Les analyses de la rédaction :

1. Niger: expulsion de 15 militaires européens 

Le gouvernement du Niger a expulsé 15 membres de la mission de renforcement des capacités de l’Union européenne, Eucap. Selon ce qui a été rapporté dans une note du ministre de l’Intérieur, Mohamed Toumba, les responsables étaient « rentrés à Niamey sur différents vols le 24 janvier » sans en informer le gouvernement et ont été expulsés du pays deux jours plus tard, le 26 janvier. La mission Eucap – qui comprenait 120 soldats – s’est achevée en décembre après plus de dix ans de travail. Niamey a récemment annoncé son intention de réduire ses liens militaires avec les pays européens, en « diversifiant » ceux avec la Russie ou l’Iran. Le Niger est gouverné par des dirigeants souverainistes qui ont le soutien de la population. Après le coup de force de juillet dernier, qui a renversé le président Mohamed Bazoum, l’UE a annoncé des mesures visant à imposer des sanctions aux nouveaux dirigeants.  

En décembre dernier, Niamey a mis fin aux accords de défense et de sécurité avec l’Union européenne jugés inégaux à l’instar des accords avec la France ou les États-Unis. Dans un communiqué, le ministre nigérien des Affaires étrangères a annoncé vouloir révoquer l’accord stipulé avec l’UE relatif à la mission civile européenne baptisée Eucap Sahel Niger, active depuis 2012 et qui compte actuellement environ 130 soldats déployés disponibles depuis l’UE. Outre la mission Eucap, les Autorités du Niger ont annoncé avoir retiré l’accord accordé pour le déploiement de la mission de partenariat militaire de l’UE au Niger. 

Niamey a également annoncé vouloir révoquer « les privilèges et immunités » accordés dans le cadre de cette mission, sans fournir plus de précisions.  

Ces actes de sournoiserie occidentales qui consistent à envoyer des soldats sans en informer les Autorités locales sont toujours les mêmes. Au Mali, c’était la même histoire. Notamment, avec l’affaire des 49 militaires ivoiriens qui sont arrivés à Bamako sans en informer les Autorités locales. 

Le Mali, le Burkina et le Niger suivent la même voie pour atteindre la libération totale de leur pays de l’emprise de l’impérialisme. 

2. Mali: les FAMAs avancent dans la reconquête du pays 

Dans la matinée du 28 janvier 2024, les Forces Armées Maliennes (FAMA) ont mené une opération décisive contre des groupes terroristes qui avaient attaqué simultanément les villages de Fabacoura et de Bouyagui-Were, situés dans la région de Ségou. L’attaque a causé des pertes parmi les populations locales, avec des pillages de biens et le vol de plusieurs têtes de bétail. 

Alerté par ces attaques, le vecteur aérien des FAMA a lancé des recherches minutieuses dans la région, identifiant finalement la base des terroristes dans une forêt au nord du village de Bassaro-Were. Une frappe aérienne précise a été exécutée, détruisant la base ennemie et neutralisant un grand nombre de terroristes qui semaient la terreur depuis un certain temps. 

Cette opération a permis de mettre fin aux activités nuisibles des groupes terroristes, qui avaient non seulement causé des pertes humaines, mais également entravé les activités de subsistance des populations locales en détruisant des ouvrages rizicoles. L’État Major Général des Armées tient à rassurer la population que les FAMA demeurent déterminées et ne failliront point à leur devoir sacré de défendre les populations. 

« L’unité fait la force, et ensemble, nous vaincrons ! » proclame l’État Major Général des Armées. Cette victoire témoigne de la résilience et de la détermination des Forces Armées Maliennes à assurer la sécurité et la stabilité dans la région. 

Les FAMA continueront à travailler en étroite collaboration avec les communautés locales pour renforcer la sécurité et rétablir un climat de confiance. Cette opération réussie démontre la capacité des forces de sécurité à répondre rapidement et efficacement aux menaces, assurant ainsi la protection des citoyens et la préservation de la paix dans la région de Ségou. 

Cette victoire souligne l’engagement indéfectible des Forces Armées Maliennes à défendre les populations et à lutter contre le terrorisme, renforçant ainsi la confiance de la nation envers ses forces armées. Unis, les Maliens peuvent surmonter les défis et construire un avenir sûr et prospère pour tous. 

3. L’AES: prochaine étape, la sortie du Franc CFA ? 

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé, dimanche, leur retrait « sans délai » de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). 

Le Mali et le Burkina Faso ont envoyé ce lundi 29 janvier 2024 à la CEDEAO une « notification formelle » de leur retrait de l’organisation régionale. 
L’agence d’information officielle du Burkina Faso a rapporté simultanément que ce pays avait fait de même, « confirmant la décision commune, prise avec le Mali et le Niger, de quitter l’institution sous-régionale ». 

Le gouvernement du Niger a officiellement saisi la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de sa décision de retrait avec effet immédiat de l’institution sous-régionale. 

Dans un courrier du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens de l’Extérieur, les autorités du Niger actent ainsi leur divorce avec la CEDEAO.  

Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont solennellement annoncé, le 28 janvier 2024, dans une déclaration commune, leur décision de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) marquant ainsi l’histoire de ces pays souverainistes. 

Après le Mali, le Burkina et le Niger, d’autres pays pourraient envisager de sortir de la CEDEAO 

Cette éventualité a été évoquée par le directeur de publication du journal malien L’Élite, Moussa Naby Diakité. 

Sans se décider à citer nommément les pays qui peuvent rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), celui-ci « pense qu’il y aurait une remise en cause fondamentale de la CEDEAO, de son mode de gouvernance, de sa vision et de l’application de ses objectifs ». 

La Sierra Leone, la Guinée Bissau ou le Sénégal pourraient cependant le faire, selon le directeur de publication du journal L’Élite. 

Les conditions d’intégration économique et politique des États doivent continuer à être créées en vue de l’intégration, « parce que les États ont été émiettés par la colonisation, on les a déchiquetés, déchirés », a-t-il ajouté. 

Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la communauté vient en conséquence du « détournement de la vision de la CEDEAO par ses dirigeants et de la soumission de la CEDEAO à certains États », dont la France, a poursuivi le journaliste. 

« C’est la France qui dictait à la CEDEAO sa conduite et ses décisions », a-t-il pointé. 

En plus de porter un « coup dur à la CEDEAO », cette sortie remettra en cause l’institution, « qui doit revoir ses fondements, mais aussi son fonctionnement et son adaptation aux visions et aux besoins des populations », a-t-il indiqué. 

À en juger la situation actuelle, « la forte défiance de la politique française en Afrique est une réalité », a constaté Moussa Naby Diakité. 

« Aujourd’hui, la France a perdu du terrain dans la perception et l’admiration des Africains qui voient en elle plutôt une force toujours incarnant le néocolonialisme après la colonisation. Les douleurs de la colonisation sont passées, mais la pensée est toujours restée figée », a expliqué le journaliste. 

La France traverse le repli au Sahel suite à l’inefficacité de ses efforts de soutien aux armées des pays luttant contre le terrorisme, a-t-il continué. 

« Elle a connu un net recul sur le terrain avec l’échec notoire de sa mission de défense et de soutien aux armées des pays en crise, notamment confrontés au terrorisme. Il s’agit de Barkhane, il s’agit de Serval, qui ont produit des effets non souhaités et qui n’étaient pas ceux qu’attendaient ces pays-là », a-t-il noté. 

De plus, les changements de régime survenus dans les trois pays de l’AES ont mis en évidence « la connivence entre la France et les dirigeants des groupes terroristes et narcotrafiquants », a signalé Moussa Naby Diakité. 

En effet, les territoires du Sahel revêtent « un enjeu géopolitique et géostratégique très important ». 

En premier lieu, « le Sahel constitue une frontière, une avant-garde entre l’Afrique et l’Occident, à travers le grand désert qui est très riche en pétrole et aussi en mines et autres richesses, notamment le soleil, qui peut être exploité par les grandes puissances étrangères », a rappelé le journaliste. 

Parmi les intérêts français dans cette zone, il a cité l’uranium au Niger, le lithium au Burkina et au Mali et des sociétés minières. 

Les partenariats ont changé. Ce ne sont plus la France ou les États-Unis, mais plutôt l’Iran, la Russie qui se sont montrées être des partenaires fiables, traitant d’égal à égal ses partenaires, sans imposer une vision quelconque. 

Difficile d’évaluer l’impact de ce retrait de la CEDEAO, mais les pays de l’AES n’ont pas pris une décision à la hâte.  

Le ministre malien des Affaires étrangères est revenu mardi, sur la décision de son pays ainsi que du Niger et du Burkina Faso de quitter la CEDEAO. Selon lui, il s’agit d’une décision de survie des pays. 

Alors que le Mali a décidé avec ses voisins du Niger et du Faso de ne plus faire partie de la CEDEAO, le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop, a déclaré sur l’ORTM, que la Communauté « a été instrumentalisée contre les institutions de nos pays, contre nos États, contre nos populations ». 

Diop estime que l’organisation a pris des « mesures coercitives », qui ont impacté les populations, et est allée jusqu’à brandir la « menace d’intervention militaire ». Une dernière situation que les pays de l’AES n’ont pas digérée. Selon Bamako, la Cedeao est devenue une menace pour leur pays. 

Diop a insisté sur le fait que ces actions de l’organisation régionale ont incité le Mali, le Burkina et le Niger à prendre une « décision de survie ». 

« Nous pensons que nos pays ont plus intérêt à être hors de la CEDEAO, hors de portée de ses actions de déstabilisation pour pouvoir nous réorganiser et aussi tirer profit de toutes les opportunités qui se présentent pour pouvoir travailler avec les pays qui le souhaitent », a conclu le ministre. 

Les pays de l’AES pourraient aller plus loin. On leur prête l’intention de vouloir créer leur propre monnaie et d’en finir une bonne fois pour toutes avec le franc CFA. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso font partie de l’UEMOA, une des deux organisations régionales dont les membres utilisent le franc des Colonies françaises d’Afrique. 

L’UEMOA garantit elle aussi la liberté de circulation et de résidence, mais la tentation est grande de couper le cordon monétaire avec Paris. 

Pour le moment les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel se contentent de défendre le principe de leur « émancipation économique ». La sortie de la zone franc pourrait donc être une prochaine étape. 

Les États du Sahel ont bel et bien repris leur destin en main. Les populations de ces pays ont récupéré leur souveraineté, et ils sont bien décidés à aller jusqu’à la libération totale. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV